lundi 2 mars 2015

473 796 euros pour de l’habillement et 7 voitures de luxe - Porsche Cayenne, Maserati, Bentley coupé et autres: Perspectives d'avenir lumineuses pour Denis Sassou Nguesso & Fils SA.

« Avant d’être le fils du président Sassou Nguesso, je suis un citoyen congolais, avec les mêmes devoirs mais aussi les mêmes droits que mes compatriotes. À ce titre, et si un jour je décide de le devenir [chef de l’État, NDLR], ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, je le ferai savoir clairement et publiquement. À ce moment-là, les Congolais qui auront à se prononcer devront comprendre que cette ambition est aussi noble et légitime que celle de tout autre compatriote. Ils ne devront pas la percevoir comme illégitime a priori parce que je m’appelle Sassou Nguesso ». Ainsi parlait-il dans une interview accordée en janvier 2014 à Jeune Afrique. Il n'est donc pas très loin des fils Bongo et Gnassingbé Eyadéma qui ont pris la place de leurs pères disparus.

Lui, c'est Denis-Chistel Sassou Nguesso, fils de Denis Sassou Nguesso, l'homme qui régente le Congo depuis 31 ans maintenant.



Si son papa est le roi Dénis du Congo, le prince Denis-Christel est, quant lui, PDG de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et Administrateur général de la Congolaise de raffinage (Coraf). Surnommé "Kiki le Pétrolier", les deux postes permettent au prince Denis-Christel de manger à sa faim, de satisfaire son goût du luxe, d'être généreux avec sa cour et ses serviteurs dévoués aussi bien en Afrique qu'en Occident. 

C'est en Suisse qu'on vient de découvrir une petite partie des opérations pétrolières du prince et ses amis. Le journal Le Matin publia hier dimanche un long papier à ce propos. Le Matin Dimanche du 1er mars 2015 nous apprend que le prince Dénis-Christel passe par un ami du nom de Ikenna Okoli, administrateur d'une société appelée Philia SA pour vendre une petite partie du pétrole congolais sur le marché international et de se servir de l'argent ainsi gagné pour payer ses caprices. Au passage, la société Philia SA de l'ami Ikenna Okoli prélève aussi sa part du butin, soit 2% du prix de vente à chaque opération. 
On apprend aussi que Ikenna Okoli, ancien analyste chez Ernst & Young, actuellement banquier d’affaires établi à Signy-Avenex, village de 486 habitants au-dessus de Nyon, en Suisse, à 26 km de Genève agit avec cinq autres employés de Philia SA, dont le trader Jim Fleet, ayant travaillé à Genève pour les pétroliers russes Souz Petrolium, le responsable du risque et du crédit Jim de Root, et pour le développement, Daniel Ndiaye, un ancien de Total et de la Banque Natexis.

Quelques exemples montrent ce qui se passe vraiment: le 15 octobre 2013, Philia SA a reçu une cargaison de 43 891 tonnes de pétrole raffiné de la part de la raffinerie d’Etat congolaise Coraf et l’a revendue le même jour à la société AOT Trading AG à Zoug (Suisse) pour 29,4 millions de dollars. AOT achemine ce pétrole aux États-Unis, où se trouve l’acheteur final. Mais ce n’est que le 14 décembre 2003 que Philia SA vire la somme sur un compte de l’Etat congolais, prélevant 418 000 dollars de commission au passage. 
Ainsi, "entre mai et novembre 2013, une douzaine de transactions ont eu lieu, laissant 2,8 millions de dollars de commissions à Philia SA".

En 2007 déjà, une publication des relevés de carte de crédit du prince Denis-Christel montrait ses séjours à l’hôtel Bristol à Paris - alors que la famille ne possède pas moins d’une vingtaine de résidences parisiennes - et ses achats chez Christian Dior, Chistian Lacroix ou Louis Vuitton. D’autres achats plus récents ont été détaillés par l’enquête des juges français sur les biens mal acquis (BMA) : 473 796 euros pour de l’habillement entre 2005 et 2011 dans plusieurs boutiques parisiennes de luxe, ainsi que sept voitures - Porsche Cayenne, Maserati, Bentley coupé et autres. La plupart de ces achats avaient été réglés par des virements en provenance de banques suisses."

Au final, on apprend que depuis 2005, des enquêteurs de la justice française qui n'enquêteront jamais sur l'argent que leur pays, ses hommes politiques et ses milieux d'affaires raflent au Congo et ailleurs en Afrique, ont découvert (!) que la famille Sassou a dépassé en France au moins 60 millions d'euros pour financer leur vie luxuriante.

Les perspectives d'avenir sont plus que radieuses pour l'entreprise familiale des Nguesso qu'est le Congo.

02 mars 2015
KPOGLI Komla

Aucun commentaire: