mercredi 16 juillet 2014

UNE FONDATION FRANCAISE POUR CERNER DAVANTAGE L'AFRIQUE


Lors du honteux sommet Françafrique rebaptisé "Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique", le 4 décembre 2013, François Hollande, président de la Communauté franco-africaine avait annoncé pour courant 2014 la création d'une fondation "pour la croissance...et pour promouvoir les talents de nos deux continents." 
En ce jour du 15 juillet 2014, c'est chose faite. La fameuse fondation est créée. Celle-ci vient renforcer le large dispositif français mis en place depuis des siècles pour paralyser l'Afrique et lui ôter, sans quelle puisse réagir, ses richesses. 

Confrontée à l'affirmation sans cesse importante de la Chine sur les terres africaines, considérées comme son domaine réservé, la France fait tout ce qui est en son pouvoir pour limiter les dégâts et pour que l'ordre français en Afrique ne soit pas totalement dépassé par les nouveaux venus. Ainsi, au Franc CFA, aux "Accords militaires", aux bases militaires françaises, à la langue française, aux bourses d'études, aux médias (RFI, France 24, TV5...), aux ambassades françaises récemment réorganisées, aux guerres qu'elle mène actuellement et qu'elle mènera en Afrique sous le fallacieux prétexte de "la lutte contre le Jihadisme", la "République" vient ajouter un outil supplémentaire à son dispositif de domination. Rappelons qu'il y a 72 heures, la France annonçait qu'elle étendait son contrôle militaire direct sur l'ensemble du Sahel à partir du Mali. C'est dire combien "la France, puissance africaine" est une réalité.

"L'Afrique est un continent convoité: la Chine notamment, cherche depuis plusieurs années à s'y placer en première ligne, pour répondre à la demande d'une classe moyenne qui représentera dans les prochaines années entre 300 et 500 millions de consommateurs... Au cours de la dernière décennie, la France n'a elle pas toujours perçu les signaux d'émergence de l'Afrique, et elle a laissé, à ses dépens, sa part de marché se dégrader significativement", a souligné le ministre français des Finances Michel Sapin devant quelque 120 participants au lancement de la fameuse fondation. Ces propos viennent éclairer ce que recouvre le qualificatif de "franco-africaine" attribué à cette fondation. 
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français se veut encore plus clair lorsqu'il s'indigne en ces termes: "Comment peut-on avoir attendu aussi longtemps avant de lancer cette fondation?"

Lionel Zinsou, le directeur de "la préfiguration" de la fameuse Fondation
Pourtant les choses n'ont pas traîné. Ce 4 décembre 2013, Hubert Védrine, accompagné de quelques prédicateurs négro-français, Lionel Zinson (se disant franco-béninois) et Tidjane Thiam (se disant franco-ivoirien) avait remis à Pierre Moscovici, ministre français de l'économie d'alors, un rapport sur l'Afrique. Celui-ci suivait le rapport "L'Afrique est notre avenir" de Jeanny LORGEOUX et Jean-Marie BOCKEL rendu public en octobre 2013. Hubert Védrine et ses accompagnateurs négro-français Zinsou et Thiam regrettaient: "La France ne dispose pas de fondations aussi puissantes que les fondations anglo-saxonnes (Gates, Clinton) qui jouent un rôle essentiel dans le rayonnement et la dynamique de liens d'affaires...Les fondations politiques allemandes sont très présentes en Afrique et celles-ci conduisent, par exemple, aux liens privilégiés de l'Allemagne avec l'Afrique du Sud tant au niveau politique qu'économique". Le même jour, devant les rois obscurs d'Afrique réunis dans leur sanctuaire, l'Elysée, le chef du gang François Hollande annonçait la création d'une fondation "franco-africaine" devant combler ce vide. Aussi ajouta-t-il, "Lionel Zinsou a accepté d'en diriger la préfiguration. Il y apportera toute sa compétence et son énergie." On peut dire aujourd'hui que c'est chose faite.

Une des toutes premières réactions à cet outil supplémentaire de domination française en Afrique a été celle de la ministre des Finances du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala qui, se disant "très heureuse que le secteur privé ait été placé au centre de cette fondation", précise qu'"il était grand temps que la France monte sur le bateau africain". 

Nous l'avons dit et répété: l'Afrique reste une terre de conquête. De grandes batailles se déroulent autour d'elle entre dominations anciennes et dominations nouvelles. Il est totalement inutile de vouloir démontrer encore une fois le but de ces batailles qui, sur le terrain africain, font des africains des proies faciles pour le capital étranger. Seuls les aveugles volontaires ne voudront pas, pour diverses raisons allant de la lâcheté aux petits calculs de ventriloques, voir dans quel sens va le "bateau de la croissance africaine". Si, dans cette situation grave et annonçant des lendemains encore plus difficiles, la génération actuelle d'africains persiste dans son refus d'ouvrir les yeux sur la réalité du monde dans lequel nous sommes et de s'organiser en conséquence pour engager le rude mais incontournable combat de reconquête de l'espace africain accaparé par des forces extérieures avec la complicité mafieuse d'une certaine élite locale, alors les morts d'aujourd'hui seront bien plus heureux que les vivants de demain sous les tropiques.

KPOGLI Komla

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