dimanche 7 octobre 2012

Les identités coloniales.


Par les temps qui courent, il faut très rapidement que les africains prennent conscience massivement de ce qui fait problème. Les africains doivent se débarrasser des aphorismes, des sagesses populaires, des citations philosophico-moralistes et religieuses et de la cargaison de proverbes africains qui leur permettent de justifier leurs souffrances et leur refus de s’organiser. 

Il est plus que temps que nous nous rassemblions dans des groupes organisés en nous départissant des identités coloniales dont nous sommes si fiers. Identités qui nous font passer pour des Togolais, des Maliens, des Camerounais, des Ivoiriens, des Gabonais, des Somaliens, Martiniquais, Guyanais, Gouadeloupéens…peuples émiettés, compartimentés, ethnicisés, déportés et enfermés dans des enclos coloniaux n’ayant rien en commun si ce n’est notre devoir de rester sous la coupe d’un colonialisme qui finira par nous sortir de notre « misère naturelle » (expression inventée par les négriers européens) avec l’aide d’un « Dieu » importé. En nous redéfinissant, nous nous donnons ainsi un des outils les plus importants à savoir l’outil psychologique ou mental pour la reconquête de notre espace. Car, l’outil psychologique est le père de l’outil matériel. 

Un peuple morcelé et colonisé qui prend conscience de son état, qui s’organise autour de l'idée de la Renaissance portée par un leadership intelligent, responsable et muni de matériels adéquats pour lutter et qui décide de forcer le destin pour reprendre sa place, voilà un peuple qui n’est pas loin de la résurrection et du retour. L’enjeu est de taille : il s’agit de regagner notre espace, le posséder effectivement, le transformer et le sécuriser définitivement pour les enfants d'Afrique. Ce n’est pas une mince affaire quand on sait ce que le camp adverse possède comme avantages sur nous. Donc, si nous ne sommes pas capables tout au moins de faire preuve de discipline, d’intelligence et d’esprit de renoncement, c’est-à-dire de sacrifices, ce sera mission quasi-impossible. Déjà, pendant que nous essayons d’insuffler une nouvelle conscience, voici que des négro-africains armés de la bible et du coran cassent tout sous l’œil moqueur de « l’élite indigène ». Une pseudo-élite fièrement sortie de l’école coloniale pour qui le plus grand service à rendre à l’Afrique consiste à s’approprier les parcelles du pouvoir sous sa direction, à servir les multinationales, à se faire recruter par des ONG et autres organisations internationales paralysantes avec le titre vide de fonctionnaires internationaux dont ils en raffolent.

Komla KPOGLI

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