lundi 18 avril 2011

Côte d'Ivoire: un pion de plus pour le FMI et la BM en Afrique.


L’Afrique est-elle condamnée à être perpétuellement violée par l’Occident?

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18 avril 2011
Komla KPOGLI
http://lajuda.blogspot.com


Sous prétexte d'aider les pays africains à se développer, les deux vampires, FMI et la Banque mondiale accompagnés de leur aile marchante de la Banque Africaine de Développement (BAD), agités par les marionnettistes de l’UE et de Washington, s'activent plutôt à faire payer la dette, à demander une plus grande ouverture du marché africain aux capitaux étrangers ainsi que l'accélération des privatisations, si tant est qu'il reste encore quelque chose à privatiser sous le ciel africain. Tout dirigeant incapable de mobiliser les ressources pour satisfaire les besoins des "bailleurs de fonds" véritables bailleurs de misère, est purement et simplement renvoyé du pouvoir.

Chose curieuse, à chaque visite des missions du FMI et de la Banque Mondiale dans les territoires africains, la presse locale s'enthousiasme et présente la chose comme une tournée d'inspection à l'issue de laquelle, les préfets locaux sont sanctionnés et humiliés, ou comme une opération purement humanitaire au chevet des africains miséreux. Grossière erreur! C'est mal comprendre le rôle et le pouvoir de nuisance desdites institutions, qui en réalité, sont à la solde des puissances occidentales et principalement des firmes transnationales. Contre les prêts et autres négligeables et chimériques dons - car l'Occident ne fait jamais de dons (la preuve: les dons des Européens à leurs propres frères en Grèce, en Island...)-, le FMI et la BM ainsi que les "donateurs" exigent, sans possibilité de recours, le démantèlement de l’Etat.




Pour atteindre ces objectifs en Afrique, il faut avoir aux postes clés des hommes ou des femmes moulés et dressés dans des écoles occidentales néolibérales, experts dans des institutions internationales, ne connaissant aucune réalité du terrain sur lequel ils sont lâchés, suffisamment armés pour défendre les intérêts de leurs mentors, et n'ayant qu'une approche financièrement rentable des problèmes du pays. Capables de réciter à la minute toutes les théories d'ailleurs, ces marionnettes n'ont d’autres connaissances de l'histoire de leur pays que celles apprises de leurs maîtres. Les droits des citoyens n'existent pas à leurs yeux. Ils doivent réprimer ou étouffer les forces alternatives, à savoir l’opposition et les syndicats et faire adopter des lois toujours plus favorables aux étrangers. Ainsi, leur présence au pouvoir rassure les investisseurs étrangers. D'ailleurs la propagande ne s'en cache pas. Dès que ces nouveaux proconsuls noirs arrivent au pouvoir, on lit ou entend « Le nouveau gouvernement va poursuivre le travail entamé par son prédécesseur et mettre en œuvre les grands chantiers de modernisation; des chantiers qui vont bénéficier du soutien financier des institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne ou la BAD ». Un soutien, en réalité, mortel.




On aurait dû ne pas recourir à ces soutiens car si nos bonhommes connaissaient l'Afrique, ils auraient compris que justement, c’est l’adhésion systématique des satrapes africains aux théories importées qui, paralyse l’Afrique. L'Afrique a un modèle de société propre, fondé sur la liberté individuelle et la solidarité, hier représenté par l'existence d'un champ privé aux côtés d'un champ communautaire. Toute politique économique qui ne tient pas compte de cette réalité est vouée à l’échec et ne peut qu’encore massifier la pauvreté en concentrant les richesses du pays entre les mains d’une poignée d’individus disposant du capital. Le modèle économique africain est tout tracé. C’est l’économie populaire consistant à ouvrir l’actionnariat au peuple en transformant le champ collectif en entreprises publiques où chacun des citoyens doit investir, et le champ personnel en entreprises privées.

Ces proconsuls noirs ont pour mission d’accélérer la casse sociale en continuant l’assainissement des finances publiques et la "modernisation" des territoires africains. Deux pratiques consistant en réalité à procéder à la suppression des barrières douanières, la libéralisation du mouvement des capitaux, la construction des infrastructures moins rentables pour le pays mais bénéfiques aux entreprises transnationales, l'augmentation des taxes et impôts, la privatisation des secteurs publics de l'eau, de l'électricité, la réduction des dépenses de santé, de l'éducation, la réduction des salaires, au blocage des avancements voire au dégraissage dans la fonction publique, la suppression de tout soutien public aux agriculteurs et de tous les frais affectés au bien-être de notre peuple. Bref, transposer mécaniquement le modèle libéral en Afrique et détruire systématiquement la vision africaine de la vie en communauté… Toutes ces mesures visent à faire des économies pour payer la « dette » et attirer les « bailleurs » et les « opérateurs économiques étrangers ». Un libéralisme pourtant de plus en plus violemment contesté dans son berceau occidental.

Au lieu de laisser ces guignols de dirigeants vendre les pans entiers de nos pays à des investisseurs étrangers, nous devons nous organiser et réaliser avant tout l’unité de l’Afrique. Ceci passe impérativement par le balayage systématique des marionnettes kleptomanes qui osent actuellement parler au nom du peuple africain. Manifestement, ces hommes et ces femmes, par leurs méthodes et leur indifférence face aux problèmes de notre peuple, prouvent qu’ils ne sont pas des nôtres, malgré leur peau noire. Ces criminels endurcis se moquent royalement de tout ce qui se passe autour d’eux. Voici deux exemples. Face au problème de l’immigration des jeunes africains accompagnés de femmes et d’enfants, dont les embarcations de fortune coulent, et qui se font dévorer par des requins de la Méditerranée, ils n’ont de réponses que le silence. Pire, ils demandent aux Européens de leur fournir des outils pour contrôler les frontières européennes. Face au peuple qui crie sa faim et sa soif, dans les rues, ils n’hésitent pas à lui tirer dessus. Jamais dans l’histoire de l’Afrique, on a vu d’Hommes si prompts à travailler contre leur propre peuple. Non, jamais ! Tant que ces « dirigeants » seront au pouvoir, point de salut pour l’Afrique. Mais, il ne suffit pas de les renvoyer. Ceux qui les remplaceront doivent connaître notre peuple, son histoire, ses forces et ses faiblesses ; ceci pour formuler des solutions adaptées à ses besoins. Ces nouveaux dirigeants doivent être responsables, intègres, animés d’un esprit farouchement patriotique et comprenant l’acquisition du pouvoir comme une mission sacerdotale et non, comme un outil d’enrichissement personnel.

Il faut ensuite définir notre propre stratégie de développement à partir de notre culture, et affronter le marché en réglementant les investissements étrangers pour éviter que les secteurs essentiels de l’économie échappent aux populations locales. Nous devons jouer nos intérêts en établissant des partenariats avec les entreprises étrangères qui favorisent la formation et les transferts de technologies afin d’ajouter de la valeur à la production locale, et innover ainsi pour les producteurs locaux.

Au lieu de nous astreindre à des obligations néolibérales que les Etats occidentaux violent allègrement, nous devons procéder à une allocation massive de crédits à bon marché aux opérateurs du secteur informel pour les faire passer de l’informel au formel et accorder des subventions à l’éducation, à la santé, à la production vivrière, à l’industrie, à l’habitat, à la recherche scientifique et à la technologie. Les pays africains ne relèveront la tête que s’il émerge une classe moyenne locale - véritable moteur du développement - avec un soutien au commerce régional, à l’exportation et aux petites et moyennes entreprises. Aussi, dans un cadre démocratique, il nous faut élaborer des lois pour contrecarrer la fuite massive des capitaux et renationaliser les sociétés publiques privatisées, mieux, bradées.

Aucun Etat n’a pu se développer en démantelant ses propres bases. Or c’est ce que les « bailleurs de fonds » imposent à l’Afrique. Notre réponse doit être un refus clair et net. Les USA, les Etats européens et les dragons asiatiques ont tous réglementé, contrôlé, protégé durant toute la phase préliminaire de leur développement, et continuent de recourir aux mêmes pratiques autant que nécessaire. En forçant l’Afrique à agir à contre-courant, le FMI et la Banque Mondiale ainsi que leurs marionnettistes, l’inscrivent dans une logique de tutelle permanente.

Mais l’un des problèmes fondamentaux que nous devons affronter, c’est la dette. Nous devons refuser de la payer car « l’argent emprunté » n’est qu’un instrument d’asservissement du peuple et qui finance une répression systématique : nous ne pouvons accepter de payer les fusils et les balles qui nous massacrent.



NB. Ce texte a été publié le 12 septembre 2008 et était fondé sur le cas du Togo. Le lien original est http://lajuda.blogspot.com/2008/09/lafrique-est-t-elle-condamne-tre_12.html sous e titre: L’Afrique est-elle condamnée à être perpétuellement violée par l’Occident?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les vautour de FMI, france, BM ect... qui s'ennuyaient de leur crise éco affluent pour faire des "dons" pour "reconstruire" ce qu'ils ont détruient et tout cela avec la "bénédiction" de leur objet qu'ils ont "mis" comme chef d'etat en CI qui continue ses massacres avec ses hommes. Le pire c'est que beaucoup d'africains comme tu l'as si bien dit n'ont pas peur de l'histoire.

LeJeune a dit…

Juste analyse que la votre concernant ces institutions internationales. La Finance Mafieuse Internationale (FMI) sévit aussi bien contre les peuples en Europe à commencer par ceux dela Grèce,de l'Irlande, du Portugal et sans doute bientôt de l'Espagne. Ces institutions sont les outils au service d'une oligarchie financière et militaire. Tout cela ne perdure que parce que la grande majorité des citoyens africains comme européens sont maintenus dans l'ignorance et l'illusion avec la complicité des médias soumis.
De ce point de vue internet est un espoir pour faire circuler l'information malgré les censures.