lundi 11 février 2008

Faure Gnassingbé, Bolloré et Sarkozy


Le président togolais Faure Eyadema, fils de son père, raconte à ses interlocuteurs français cette histoire édifiante.

En marge du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, le 08 décembre 2007, Sarkozy le reçoit dans sa chambre d’hôtel. Il veut lui parler de la concession du port autonome de Lomé, et il lui tient (selon Faure Eyadema) ce langage :

« vous en êtes où de ce projet ? » demande Sarkozy.
Faure Eyadema. -les procédures sont en cours.
Sarkozy. - Bolloré est sur les rangs. Quand on est ami de la France, il faut penser aux entreprises françaises.
Et peut être aussi aux prochaines vacances présidentielles !

Voilà ce qu’écrivait le journal français « Canard Enchaîné » dans son édition N° 4554 du 06 février 2008 appuyé d’un dessin présentant un Nicolas Sarkozy portant une guitare et disant « Je vais vous interpréter « les copains d’abord ». Puis sur le même dessin, on peut voir un panneau portant l’inscription « Port Bolloré ».

Il est de notoriété que le port autonome de Lomé et toutes les autres ressources du Togo n’ont jamais été un outil au service de son développement. C’est plutôt une chasse gardée de la France et de ses entreprises. Les autres pays occidentaux en profitent eux aussi.

Il n’y a pas très longtemps Bolloré et Dupuidauby se sont livrés à un combat presque mortel sur la concession de ce port. Chacune des parties en conflit avait mobilisé la presse locale qui a pris fait et cause pour l’une ou l’autre des entreprises parfois pour les deux en même temps. Et cela a été possible certainement à coup de quelques billets de francs CFA qui ont pu mobilisé les directeurs de publication eux-mêmes, qui, faut-il le rappeler, ne se déplacent que pour les « causes majeures ». Cet état de choses avait indigné certaines consciences, en son temps mais la majorité des Togolais n’avait rien aperçu.

A travers cette discussion, rapportée par Canard Enchaîné, on peut aisément comprendre ce dont il est question. Sarkozy dit à Faure Gnassingbé qu’étant donné que c’est la France qui l’a mis au pouvoir, il lui faut remercier la France via ses entreprises. Bolloré qui, au lendemain immédiat de son élection, a mis Sarkozy dans son yatch privé à Malte et qui continue de financer les déplacements de Sarkozy, doit avoir le port autonome de Lomé. Pour mémoire, il faut souligner que ce port ainsi que bien d’autres secteurs d’activités économiques, biens familiaux pour le clan qui dirige le Togo depuis bientôt un demi siècle, ont été toujours au service de Bolloré et d’autres entreprises françaises corrompues.

Chacun de nous peut imaginer la suite de la discussion entre Sarkozy et son poulain. La Françafrique continue. Et ce n’est point une surprise.

Tout le travail est à nous, peuple Africain, peuple togolais, jeunesse africaine, jeunesse togolaise. Rien ne changera si nous ne prenons pas nos responsabilités.

Rodrigue KPOGLI

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